L’immigration irrégulière et le départ massif des jeunes africains vers l’Europe et l’Amerique occupent le devant de la scène.
Les échecs de leurs politiques placent les gouvernants africains aux premiers rangs dans la chaîne des responsabilités certes, mais ils ne sont pas seuls à devoir répondre de ce qui pousse les jeunes dans les embarcations pour l’Europe ou l’Amérique.
Assumons collectivement, nos responsabilités, pour y avoir, nous tous contribué, si nous ne sommes les bâtisseurs du mythe d’un Occident européen et /ou américain où tout y serait mieux et plus facile d’accès, quand il est question du bien-vivre.
De l’étudiant qui partage ses photos prises dans un décor qui nous éloigne des climats arides du sahel, aux professeurs qui se bombent les poitrines d’être recrutés par une grande université Européenne ou américaine, en passant par l’immigré dont la réussite est chantée par les plus talentueux de nos musiciens, et le technocrate qui crie son insertion, tous, nous avons contribué, directement ou indirectement, à vendre à notre propre jeunesse, l’image d’un occident florissant et porteur d’un avenir radieux. Que faire ? Difficile d’inverser la roue. Difficile de dissuader les plus jeunes. Pourtant le paradis tant chanté existe aussi chez nous en Afrique.
Les opportunités ne manquent pas dans le continent qui abrite à lui seul plus de 40% des ressources du monde entier. Il faut en plus, de la volonté politique de construire un monde meilleur en Afrique, démystifier et démythifier le fait que la réussite individuelle et collective ne pourrait provenir que de l’extérieur.
Abda Wone