Les Flux Financiers illicites, La Gestion des Ressources Naturelles au cœur des débats au Forum des Citoyens d’Afrique
La CODA, l’ECOSOCC, l’UAABC et l’APRM attirent plus de 500 responsables gouvernementaux, professionnels du secteur privé, OSC et organisations communautaires au Forum des Citoyens
La Position Africaine Commune sur la Récupération des Actifs (CAPAR), les Flux Financiers Illicites (FFI), la gestion des ressources naturelles de l’Afrique, et la mise en œuvre de la Vision Minière de l’UA seront au centre des discussions de cette édition du Forum des Citoyens à Accra, au Ghana.
Une session au Forum des Citoyens portant le thème “Vers une réponse africaine coordonnée et cohérente aux flux financiers illicites, à la corruption et à la gestion des ressources naturelles” se tiendra le 19 juillet 2024 à l’hôtel Kempinski, Accra, Ghana.
Cette annonce est contenue dans une déclaration de presse conjointe signée par les organisateurs – Mme Souad Aden-Osman, Directrice Exécutive de la Coalition pour le Dialogue sur l’Afrique (CoDA) et Cheffe du Secrétariat du Groupe de Haut Niveau de l’Union Africaine sur les FFI en Afrique ; M. William Carew, Coordinateur Principal et Chef du Secrétariat du Conseil Économique, Social et Culturel de l’Union Africaine (UA ECOSOCC), et Mme Charity Hanene Nchimunya, Secrétaire Exécutive du Conseil Consultatif de l’Union Africaine Contre la Corruption (UAABC).
Les organisateurs ont expliqué que le Forum des Citoyens de cette année s’inscrit dans les efforts déterminés et continus pour consolider la réponse de l’Afrique contre les flux financiers illicites, le déclin démocratique et la corruption.
La déclaration indique : « Le forum de cette année mettra en avant la démocratie et la résilience institutionnelle, avec six plénières et trois sessions thématiques. Le Forum réunira plus de 500 participants venant de toute l’Afrique. »
« Lors de l’une des sessions thématiques portant sur les flux financiers illicites, la corruption et la gestion des ressources naturelles, la CoDA collabore avec l’UA ECOSOCC et l’UAABC pour mettre en avant les processus continentaux, les instruments et les défis pour contenir les flux illicites, la corruption et l’extraction injuste des ressources naturelles.
« La session mettra en lumière les progrès réalisés par l’Afrique au cours des neuf dernières années, depuis la publication du Rapport Mbeki, et les mesures récentes prises, telles que l’approbation par les chefs d’État africains de la Position Africaine Commune sur la Récupération des Actifs (CAPAR), l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur la Réforme Fiscale Mondiale, et les réformes en cours des institutions financières internationales (IFI). En outre, la session examinera le parcours depuis le lancement de la Vision Minière Africaine (AMV). »
La Cheffe du Secrétariat du Haut Panel de l’UA sur les Flux Financiers Illicites en Afrique, Mme Souad Aden-Osman, a révélé que le fléau des flux financiers illicites est resté présent et est même devenu plus urgent depuis la publication d’une évaluation complète de l’état, de l’ampleur, des canaux et de l’impact des flux financiers illicites (FFI) en provenance d’Afrique par le Groupe de Haut Niveau de l’UA dirigé par Thabo Mbeki.
Elle a déclaré : « Bien que l’Afrique ait parcouru un long chemin depuis lors, la nécessité de créer les instruments politiques, institutionnels et juridiques nécessaires pour contenir le fléau des FFI demeure et devient même plus pressante. »
Les derniers rapports de différentes institutions montrent que les flux financiers illicites (FFI) en provenance d’Afrique ont en réalité augmenté pour atteindre près de 100 milliards de dollars USD par an, une grande partie provenant des activités commerciales. Et le secteur des industries extractives, qui contribue à environ 70 % des exportations intermédiaires de l’Afrique, se trouve au centre du problème.
Elle a ajouté : « Les efforts récents de l’Afrique pour une réponse coordonnée et cohérente aux FFI incluent l’adoption par l’Assemblée de l’Union Africaine de la Position Africaine Commune sur la Récupération des Actifs (CAPAR) en 2020, la résolution de l’ONU en 2022 sur la réforme fiscale mondiale, et dans une certaine mesure, la réforme en cours des institutions financières internationales (IFI). »
M. William Carew de l’UA ECOSOCC a noté : « Alors que les pays africains participent pleinement ou prennent la direction de ces processus critiques, il serait prudent pour les Organisations de la Société Civile (OSC) africaines, les organisations communautaires et les citoyens de soutenir les efforts continentaux et mondiaux. »
Mme Charity Hanene Nchimunya de l’UAABC, de son côté, a souligné que la session thématique du Forum des Citoyens fournirait aux parties prenantes des informations actualisées sur la position de l’Afrique dans les négociations fiscales mondiales, l’état de mise en œuvre de la CAPAR aux niveaux national, régional et mondial, ainsi que d’échanger des points de vue sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Vision Minière Africaine (AMV).
Le Dr McBride Nkhalamba, Directeur par intérim pour la Gouvernance et les Rapports Spécialisés au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP), a déclaré que son organisation est en train de lancer un programme pour surveiller l’état de la gouvernance des ressources naturelles sur le continent. Entre autres choses, le programme fera le bilan des conclusions des rapports phares du Mécanisme et des recherches connexes pour surveiller les processus et les impacts découlant des FFI. En tant que tel, cet événement renforcera le potentiel du MAEP à servir d’outil unique de l’Afrique pour la surveillance continue des FFI en provenance d’Afrique.
Il est prévu que les présentations au Forum des Citoyens de l’Afrique soient faites par le Chef de la Gouvernance et des Droits de l’Homme de la Commission de l’Union Africaine pour les Affaires Politiques, la Paix et la Sécurité (AUC-PAPS), M. Issaka Garba, et le Coordonnateur du Réseau Tiers Monde (TWN), Dr. Yao Graham.
Parmi les intervenants se trouvent les membres du Panel de Haut Niveau de l’Union Africaine, l’honorable Irene Ovonji-Odida et l’avocat Akere Muna, ainsi qu’une représentante de la Commission Indépendante sur les Pratiques Corruptives et Autres Infractions Connexes du Nigeria, Mme Ruqayyah Ibrahim