La Plateforme Jammi rewmi regroupant les organisations de la société civile ci-après est vivement
préoccupée par les informations largement relayées par les media internationaux concernant les actes de discrimination subis par les ressortissants africains, pour la plupart des étudiants et des sportifs, qui
tentent de fuir le conflit en Ukraine et de gagner les Etats limitrophes. Le traitement différencié dont les
ressortissants africains font l’objet et qui ne repose sur aucune base légale, est inacceptable, choquant et raciste, ainsi que l’a souligné l’Union africaine dans sa déclaration du 28 février 2022.
Nous tenons à rappeler que le respect de la dignité humaine, du droit à la vie et à l’intégrité physique et
son corollaire le droit de chercher protection en cas de danger est un droit fondamental de la personne
humaine qu’aucune situation ne permet de remettre en cause
Empêcher à une personne, qui cherche à échapper à la mort dans un contexte de conflit armé, d’entrer sur son territoire du fait de la couleur sa peau, de sa nationalité ou de son origine sociale constitue une grave violation du droit international, du droit international humanitaire, notamment du principe sacro-saint du non-refoulement qui est un pilier essentiel de la protection des personnes en déplacements forcés.
La Plateforme Jammi rewmi :
Exhorte les Etats à respecter scrupuleusement les principes et règles du droit international et du droit
international humanitaire relatifs à la protection de la vie et la protection des victimes de conflits armés.
Rappelle aux Etats que la violation du droit international peut être constitutive d’un crime grave qui
entre dans le champ de compétence de la Cour Pénale Internationale (CPI).
Demande aux Etats africains de prendre toutes les mesures idoines pour apporter leur secours aux
ressortissants africains actuellement bloqués aux frontières de l’Ukraine, notamment en mettent en place un dispositif de veille et de prise en charge pour garantir leur sécurité et effectuer leur rapatriement dans leurs pays d’origine.
Appelle les Etats africains à saisir cette crise majeure comme une opportunité pour remettre à jour le
débat sur la démocratisation des relations internationales et la nécessité d’offrir au premier groupe
régional des Nations Unies qu’est l’Afrique avec ses 54 Etats membres d’avoir un siège permanent au
Conseil de sécurité afin d’y porter la voix du milliard et demi d’africains.
Fait à Dakar le 2 Mars 2022